Mendi Ederrak

Trail enneigé du Petit Ballon 2013

18 Mars 2013, 19:44pm

Publié par Peio

Cette 10ème édition du Trail du Petit Ballon restera dans les annales. Pour cet anniversaire, le Piémont Vosgien a décidé de revêtir sa belle robe blanche une dernière fois avant le printemps. Quelle belle surprise ! Heureux coup du sort, les organisateurs avaient modifié le parcours. Une chance, car le parcours classique aurait présenté une descente du Petit Ballon périlleuse avec des monotraces verglacées.

 

Cette année, je suis accompagné de Rom. C’est couverts de micro-polaire et de membranes que nous prenons le départ à 9h à Rouffach. Comme l’an passé, nous partons direction le vignoble, s’échauffer dans les pentes sèches au milieu des rangs de vigne. Le Strangenberg est un haut lieu de la route des vins par son sol extrêmement calcaire et son climat. Protégés par les plus hauts sommets des Vosges, les collines bénéficient d’un micro climat méditerranéen. Nous n’avons pas de chance de courir sous la pluie, car c’est une des zones les plus sèches de France avec seulement 500mm/an de pluviométrie. Ces caractéristiques font du Strangenberg et des collines avoisinantes : Zinnkoepflé et le Bollenbeg, des terres propices aux grands crus. Les viticulteurs Pierre Frick et Agathe Bursin savent exploiter ce terroir pour en faire des vins de caractère.

 

20130317-petitballon-008.jpg

 

Sur une allure modérée, nous franchissons le col de Neuland, puis attaquons la première difficulté le Schauenberg, où la boue laisse place à la neige, bien plus agréable. Nous profitons ensuite du premier ravito pour avaler quelques morceaux de bananes. La deuxième montée, toujours en sous-bois est plus longue mais moins raide, nous avançons toujours avec sagesse à l’économie, avant d’attaquer une descente très glissante vers Osenbach sur un monotrace. Dur de doubler au vu du chemin étroit… Les sensations sont bonnes.

 

L’ascension du Petit Ballon peut enfin commencer. Les 2 premiers kilomètres sont les plus exigeants du parcours. Mais ils s’avèrent très agréables sur un super monotrace en lacets dans la forêt au milieu de grands sapins. 400 mètres de D+ avalés à un bon petit rythme. Romain laisse apercevoir des premiers signes de fatigue, la journée va être longue. La neige est de plus en plus présente et quand nous rejoignons le Taefel il y a déjà un bon lit de poudre. Sur cette partie roulante nous menant vers le ravito du Boenlesgrab, nous croisons la tête de course. Après avoir bu une bonne tisane, nous partons au milieu des sapins sur des sentiers de plus en plus glissants car verglacés. A la fin de l’ascension, nous quittons la forêt pour rejoindre les Hautes chaumes. Nous sommes alors à découvert et les conditions sont rudes, vent, neige, aucune visibilité, on suit ceux qui sont devant. Rom s’accroche toujours dans mes basques, je vois qu’il n’est pas au top dans des conditions où il est d’habitude bien à son aise ! En haut nous saluons la statue de la vierge, et surtout les courageux bénévoles. Nous n’avons malheureusement pas la chance d’admirer les vues imprenables sur le Grand Ballon, la Schlucht, ou le massif du Hoeneck… pour la 11eme édition peut-être ? On se console avec un début de descente sur les chaumes technique, avant de rejoindre le large chemin menant au Boenlesgrab, mais là surprise, on coupe par un chemin très raide et verglacé, où trois quarts des concurrents doivent mettre fesses à terre ! Le reste de la descente n’est pas du tout technique, heureusement que la neige était au rdv sinon cette partie aurait été ennuyeuse… Dans le final de la descente nous retrouvons la boue, Romain ne me lâche plus d’une semelle, il a repris du poil de la bête. Il reste alors 10km. Arrivé à Osenbach, je profite du ravito et me dit que le final va être difficile mentalement. A mon tour, je suis rôti, je pense qu’on a perdu une vingtaine de places sur ces 10 derniers kilomètres. Dans la montée du Kotahl, on s’encourage avec Rom. Je pense que l’un sans l’autre, on aurait perdu une grosse dizaine de minutes. Il vient ensuite une grosse descente meurtrière sur le macadam. Nous décidons de finir ensemble, car c’est grâce à notre cohésion que nous avons réalisé une course honorable qui atteste de bon progrès, très positif en vue de de l’Euskal Trail, notre objectif phare du printemps. Cette dixième édition me laisse un meilleur souvenir que la précédente, malgré la boue en début et fin de course, ce fut un régal de courir sur la neige pendant 35 km sur des sentiers damés. Je n’avais jamais courru de trail blanc, voilà chose faite !

 

Commenter cet article