Mendi Ederrak

Un mois de février sur les spatules!

2 Mars 2015, 09:07am

Publié par Peio

Un mois de février sur les spatules!

Après un bon mois de janvier, j’ai encore éprouvé beaucoup de plaisir en février. Il est intéressant de voir que malgré le fait que je ne prépare pas de compétition, je continue à accorder beaucoup de temps pour le sport ! Le mois dernier, je vous parlais du regain de liberté que m’avait procuré mon choix de ne plus avoir d’objectif. Aujourd’hui, c’est toujours le cas, je fais ce qu’il me plaît, ce mois-ci j’ai très peu couru ou roulé, préférant le ski de fond pour profiter pleinement des conditions hivernales.

Si j’ai décidé début 2015 d'éliminer tout objectif extra professionnel, c’était notamment pour mieux vivre l’instant présent, mais aussi pour prendre du recul et remettre certaines choses en questions. Après des sensations de liberté, je sens que le sport occupe une nouvelle place dans ma vie. Si globalement, il me prend toujours la même partie de mon temps, je constate comme un transfert d’énergie. Avant, je vivais pour le sport, et j’organisais mon quotidien en fonction de cette passion dévorante. Avec des objectifs précis en tête, je planifiais tout pour arriver au bout de ces objectifs très personnels.
Aujourd’hui, sans ces objectifs, je fais du sport et je vais en montagne seulement pour le bonheur et l’énergie que ma passion me procure ou pour partager avec d’autres des moments de plaisir, comme au début du mois à la Transju avec Nico !

Si j’aime toujours me sentir en forme, je perds progressivement l’envie de performance et l’esprit de compétition. Mon goût de l’effort a aussi évolué, bien que j’aime toujours me dépasser, je ne me vois plus repartir pour un ultra avec une nuit entière en montagne. Je ne ressens plus le besoin de pousser aussi loin mon corps dans ses retranchements. Une telle aventure me parait aujourd’hui trop énergivore pour le bonheur qu’elle me procurerait. Ceci dit, je suis heureux de l'avoir fait et garde un excellent souvenir de notre Ultra Euskal Trail avec Pierrot. Mais un an après, je n’ai plus besoin de me prouver que je suis capable de telles prouesses physiques. Non loin que j’ai pleinement confiance en moi, j’ai besoin de garder de l’énergie pour me prouver de nouvelles choses, comme apprendre à vivre en assumant les quelques convictions que je porte en moi. Désormais, je sens une envie de restituer une part de mon énergie à des fins qui me sont moins personnelles et plus utiles.

 Bref, malgré quelques doutes initiaux, je suis très bien sans objectif. Je suis vraiment très heureux d’avoir entamé cette démarche qui m’éclaire énormément.

Comme annoncé, j’ai décidé ce mois-ci de vous parler d’un de mes sports préférés : le ski de fond, plus précisemment le skating ! En hiver, j'en fais un maximum, comme ce n'est pas tout prêt, j'essaie, dans la mesure du possible, de covoiturer avec Julius pour profiter de notre superbe massif du Champ du Feu. Julius m'avait converti en me vendant cette activité comme ultra complémentaire du triathlon. Aujourd'hui, je suis vraiment sous le charme de cette discipline, et elle représente bien plus qu'un passe temps hivernal en attendant de pouvoir borner à vélo, mais je vous confirme les bien faits du ski de fond.

A mes yeux mais aussi du point de vue de nombreuses études et analyses, c'est la discipline la plus complémentaire du triathlon, mais aussi de la natation, du vélo de route, du VTT, de la course à pied ou du trail. C'est un des sports les plus complets qui met à contribution de manière égale les membres inférieurs et supérieurs en utilisant un grand nombre de muscles.

Simon Fourcade, M. Muscle!

Simon Fourcade, M. Muscle!

C'est aussi un sport idéal pour travailler le cardio. A part la course à pied, difficile de trouver une activité où l'on arrive à monter aussi facilement dans les tours. Bjorn Daehlie possède d'ailleurs une des VO2max les plus hautes jamais mesurées de l'histoire du sport. Le fait que tout le corps soit sollicité participe à développer plus facilement les capacités cardiaques que dans d'autres sports.

Le skating est une activité extrêmement technique, qui développera votre équilibre et votre coordination. En effet, il faut savoir trouver le juste équilibre pour prolonger la glisse. Il est aussi important de savoir bien coordonner la poussée des bras avec le patinage, ce qui est loin d'être facile.

Suivant la nature de la neige et le relief, on éprouve des sensations d'effort proches des autres disciplines. J'ai pu constater ces dernières années, qu'après quelques séances dans les autres disciplines pour réapprendre à mobiliser certains muscles spécifiques, le transfert fonctionne très bien.

Pour les performers, si vous n'êtes pas convaincu, le monde du haut niveau peut illustrer les potentiels transferts de cette discipline. Voici quelques exemples d'une longue liste...

-Xavier Thévenard, qui n'a jamais pu intégrer le groupe France A en biathlon, est une des meilleurs traileurs français, vainqueur entre autres de l'UTMB, de la CCC, et de la TDS (les 3 à la suite!)

-Christophe Périllat, qui a encore plus un physique de fondeur que Thévenard, puisque encore très actif, 2ème à la CCC cet été

-Maurice Manificat, qui vient d'être sacré vice-champion du monde sur le 15km skating à Falun, possède à son actif plusieurs TOP 10 sur des manches de Coupe du monde de course à pied de montagne.

-Jean-Gui Béatrix, biathlète, grand fan de vélo de route, plusieurs victoires et podiums sur des montées sèches, ou des cyclos

-Bjorn Daehlie courrait le 10K sous les 30 minutes comme quelques autres fondeurs.

Le Michael Phelps des JO d'hiver! Mr Daehlie!

Le Michael Phelps des JO d'hiver! Mr Daehlie!

Vue du Champ du feu... by Julius!

Vue du Champ du feu... by Julius!

Mais le ski de fond, c'est surtout un des meilleurs moyens de profiter de nos petites montagnes en cette période hivernale qui se révèlent féériques quand elles sont vêtues de leur manteau blanc ou bien même d'un simple chapeau (il ne faut pas être trop difficile). Skater sur les crêtes ou au milieu des bois sous un tapis d'étoiles ou à la lumière de la pleine lune après le travail me ressource. Entre cela, et l'home trainer, j'ai vite fait mon choix! Les sorties plus longues, le week end, permettent aussi de vraiment pouvoir se défouler et de ne pas s'arrêter à cause du froid. En 2009, nous partions rouler avec Pilone par tout temps, je me souviens d'avoir roulé jusqu'à moins 9 degrés, sur des routes parfois verglacées et donc très dangereuses. Notre raison nous imposait parfois de faire demi tour. Des bons souvenirs, puisque nous avons eu la chance de ne jamais rien nous casser! Je roule donc beaucoup moins en hiver, je ne fais plus d'home trainer, car je n'y trouve pas de grand plaisir. Je fais des sorties courtes quand le temps le permet. Si je prolonge, je m'arrête toujours avant de perdre un orteil!

Rdv en mars ou je vous parlerai de la PPG!

D'ici là... Don' t train. Stay fit. Be ready for anything!

Emilie Forsberg (et les paysages qui vont bien avec), particulièrement inspirante, j'aime beaucoup sa conclusion...

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